Horaires d'ouverture de la collégiale Saint-Vincent :

Tous les jours de 10h à 17h (octobre à avril) et 9h à 18h (mai à septembre)


I - LE TABLEAU DE REMBRANDT ET LES CHAPITEAUX & MOBILIER REMARQUABLES

© Photos, Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. P. Rivière, 2022.

1) LE TABLEAU DE REMBRANDT (1631)

L'œuvre

Le Christ sur la Croix de Rembrandt (1606-1669) est une peinture à l’huile sur panneau de bois, de 100 par 73 cm, achevée en 1631. Rembrandt a alors vingt-cinq ans. 

Le format de la peinture laisse penser qu’il s’agit d’un tableau de dévotion privée, peint pour être vu de près. L’œuvre a pu être rapprochée de la série de sept tableaux sur le thème de la Passion, réalisés par Rembrandt entre 1633 et 1639 pour le prince Frédéric-Henri d’Orange Nassau. Six d’entre eux sont aujourd’hui conservés à la Pinacothèque de Munich.

Sur ce tableau, le corps du Christ se détache d’un paysage sombre. Au sommet de la croix est cloué un parchemin en hébreu, en latin et en grec : « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ». La tête du Christ, couronnée d’épines, penche sur son épaule. Du sang s’écoule de ses mains et de ses pieds, cloués à la croix. Les sourcils froncés, le front plissé, la bouche ouverte, le visage tordu de douleur, le Christ est à l’agonie.

 

- L'arrivée du tableau au Mas d'Agenais en 1805


En 1804, Xavier Duffour, capitaine des armées impériales, originaire du Mas d’Agenais, fait l’acquisition du tableau, dit alors de l’école flamande, à Dunkerque. Il en fait don à la paroisse du Mas d’Agenais l’année suivante. Le tableau, inscrit dans l’inventaire de la commune en 1906, est classé Monument historique le 6 juin 1918

 

En 1959, une restauration par le laboratoire du musée du Louvre fait apparaître, grâce à une radiographie, la signature de Rembrandt sous les pieds du Christ : RHL 1631 (pour Rembrandt Harmenszoon de Leyde). Ceci laisse supposer que la signature a été un temps recouverte pour une raison que l’on ignore.

 

A partir de 1805, le tableau est tour à tour exposé dans le presbytère, dans la sacristie et dans l’église, avec une protection rudimentaire jusqu’en 2002, puis sous une châsse vitrée sécurisée jusqu’en 2016. La défaillance de cette dernière en septembre 2016 conduit à mettre le tableau en sécurité à la cathédrale Saint-André de Bordeaux, jusqu’à son retour le 24 mai 2022 dans la Collégiale restaurée, dans un écrin de bois, d’acier et de verre parfaitement sécurisé.

 

Le tableau du Mas d’Agenais est la seule peinture de Rembrandt au monde à ne figurer, ni dans un musée, ni dans une collection privée.


 

2) LES CHAPITEAUX

Les chapiteaux présentent la main de plusieurs sculpteurs, le style de plusieurs périodes médiévales et portent ainsi la preuve de nombreux remaniements. Ils sont ornés de motifs végétaux ou de scènes historiées. Les tailloirs (parties supérieures des chapiteaux sur lesquelles reposent la retombée des voûtes) montrent des frises de grecques, des entrelacs, des rinceaux et feuilles, et bien souvent des masques aux angles. Le sculpteur médiéval ne signe pas ses œuvres de son nom ; toutefois, une analyse des sculptures permet parfois d’identifier le travail d’une même main.
Les principaux chapiteaux peuvent être classés en trois groupes :
. Scènes de l’Ancien Testament : absidiole sud
, dont Le sacrifice d’Abraham et Daniel dans la fosse aux lions ; transept sud, Tobie et le poisson et bas-côté sud, dont David contre Goliath et Samson terrassant le lion.
. Mythes païens : nef,
dont Le tireur d’épine et La chasse au sanglier et voûte du chœur, dont Couples d’oiseaux affrontés.
. Scènes d’évangile : bas-côté nord,
dont L’Annonciation et la Visitation, La vocation de Pierre et d’André et Le repas d’Emmaüs et voûte du chœur, dont l’Ecce Homo.
Par ailleurs, Viollet-le-Duc a dessiné en 1846 le chapiteau central qui se trouve dans l’absidiole sud.

Le sacrifice d'Abraham (absidiole sud)

Samson terrassant le lion (bas-côté sud)

Le tireur d'épines (nef)

L'Annonciation et la Visitation (bas-côté nord)

Chapiteau dessiné par Viollet-le-Duc (1846) (absidiole sud)


3) LE MOBILIER PROTEGE PAR LES MONUMENTS HISTORIQUES

     1. TRANSEPT ET CHŒUR

. Le Christ sur la Croix de Rembrandt (1631) présenté dans le transept nord. Don de Xavier Duffour à la paroisse en 1805. Bien de la commune depuis l’inventaire de 1906. Classé le 6 juin 1918.

. Stalles et lambris en bois du XVIIème siècle. Les lambris sont au nombre de vingt-neuf panneaux, tandis que l’on compte vingt stalles basses et vingt-huit stalles hautes, ainsi que la stalle de l’abbé au centre avec la représentation du Christ en Salvator Mundi (Sauveur du Monde). Il s’agit d’une réalisation de Jean Tournié, célèbre maître sculpteur de Gourdon-en-Quercy (Lot). Elles furent commandées en 1691 par le prieur mauriste de St-Pierre de La Réole, Don Nicolas Begue, puis transférées au Mas d’Agenais avant la Révolution ou au début du XIXème siècle. Classés au titre immeuble en 1840.



. Epitaphe du maréchal de Lareinville sur une plaque funéraire en marbre, scellée sur le pilier gauche du chœur. On y trouve la date 1622 et l’inscription suivante : « ...aimes es...oibs ta religion et ta patrie. Honore ce tombeau ou reposent les cendres de Lareinville maréchal de cap. qui après avoir mille fois exposé sa vie pour la querelle de l'une et de l'autre est mort enfin en la soutenant. La Hollande et nos guerres civiles t'apprendront l'histoire de sa vie autant de rencontre autant de combats autant de sièges que tu verras saches que ce sont autant de trophées de sa valeur. Prie Dieu qu'il te face la grâce de vivre aussi glorieusement et de mourir aussi saintement. Le 18 avril 1622, siège de Thoneins. ». Classée au titre immeuble en 1840.


. Tableau de la Descente de Croix,
d’après Jean Jouvenet (original conservé au musée du Louvre), fin XVIIème / début XVIIIème siècle. Classé le 18 avril 1975.



. Tableau de la Mise au Tombeau
, de la fin du XVIème siècle ou du début du XVIIème siècle. Classé le 28 juillet 1970.



. Statue d’une Vierge à l’Enfant
en bois peint et doré datant du XVIIème siècle, dite Notre Dame de la Providence. Représente Notre Dame tenant dans ses bras l’Enfant-Jésus couronné. Elle fut cachée et murée pendant la Révolution. Vénérée comme miraculeuse pour la guérison des malades, les fidèles suspendaient des rubans au bras de l’Enfant-Jésus et les cousaient à leurs vêtements. Classée en avril 1961.


  

  2. ABSIDIOLE NORD

. Statue d’une Vierge à l'Enfant en pierre, datant de la 2ème moitié du 19e siècle. Inscrite le 11 juillet 1990.

 

  

    3. BAS-COTE SUD

. Tableau de L’Adoration des Mages, d’après Raphaël (aux Loges du Vatican), huile sur toile du XVIIème siècle. La scène se passe dans un édifice classicisant (colonnes, niches…). Classé le 28 juillet 1970 sous le titre L’Adoration des bergers.



. Le cippe : vasque sur un piédestal en marbre blanc en forme de balustre, portant l’inscription latine TUTELAE AUG./VSSVBIO LABRVM/SILVINVS.SCI/PIONIS FAN/TISTES D. (Silvinus prêtre, fils de Scipion, a dédié ce bassin à la déesse tutelle d’Ussubium). Ce cippe (support de bassin sacré), date du IIème ou du IIIème siècle, fut trouvé à Saint-Martin-de-Lesques. L’ensemble sert aujourd’hui de bénitier. Classé le 6 juin 1902.



. Sculpture d’angelot en bois sculpté et ciré du dernier quart du XVIIème siècle, soufflant originellement dans une trompette aujourd’hui disparue. Cet ange est le seul élément subsistant des orgues démontées en 1887. Classée le 8 octobre 1963.



. Ecce Homo, toile de Y. Legendre (1838). Inscrite le 11 juillet 1990.

 

. Sarcophage paléochrétien en marbre blanc des Pyrénées, trouvé en 1785 en nivelant le sol de la place de l’église. Il fut un temps remployé comme support pour l’autel principal. Le décor se compose de cinq panneaux séparés par des pilastres. Dans la partie centrale, au milieu d’une couronne de feuillage, le chrisme (monogramme du Christ) est encadré de l’alpha et de l’omega (première et dernière lettre de l’alphabet grec). Les autres panneaux sont ornés de deux rangs de strigiles (cannelures en forme de S). Ce décor est très proche de celui d’un sarcophage provenant de la crypte de Saint-Seurin, à Bordeaux. Ces sarcophages, qui appartiennent au type dit d’Aquitaine (pas de relief, absence de perspective…), peuvent être datés entre la fin du IVème ou du Vème siècle. Le sarcophage du Mas d’Agenais a été rapidement considéré comme celui de Saint-Vincent. Classé le 6 juin 1902.



. Reliquaire de saint Vincent et ciborium en bronze doré et fer forgé, datant de la fin du XIXème siècle. Une partie des reliques de Saint-Vincent a été repatriée au Mas le 13 mars 1900. Inscription le 11 juillet 1990.

   

    4. NEF - PORTAIL OUEST

. Statue de saint Jude en bois doré, daté de la fin du XVIIème siècle ou du début du XVIIIème siècle. Saint-Jude, aussi appelé Thaddée, est l’un des douze apôtres du Christ, invoqué pour les causes difficiles. Classée le 8 octobre 1963.



. Statue de saint Vincent en bois doré du XVIIIème siècle. Il portait vraisemblablement à l’origine une grappe de raisin dans sa main droite. Inscrite le 30 janvier 1974.


. Deux chapiteaux du XIIème siècle servant de bénitiers, en pierre, décorés de feuillages. Piliers entrée ouest. Classés le 1er juin 1910.





    5. BAS-COTE NORD

. Chaire à prêcher en bois peint à décor de faux marbre daté du 1er quart du XIXème siècle. Inscrite le 11 juillet 1990.



. Notre-Dame du Rosaire
, peinture sur cuir non signée, dans un style naïf, du 1er quart du XIXème siècle. Inscrite le 11 juillet 1990. Conservée dans la sacristie.




. Crucifixion, toile de P.A. Seiglière (1718). Christ entouré de trois personnages. Inscrite le 23 mars 1992.



. Saint Jérôme, copie sur toile d’un tableau d’Antonio Allegri, dit Le Corrège, peintre italien de la Renaissance (1489-1534), actuellement conservé à la Galerie nationale de Parme. La copie fut sans doute réalisée au début du XIXe siècle à Paris, où l’original se trouvait alors, peut-être par l’un des copistes attitrés du Louvre. 
Jérôme de Stridon ou saint Jérôme (347-420), traducteur de la bible en latin (la Vulgate), est considéré comme l’un des Quatre Pères de l’Eglise, avec saint Ambroise, saint Augustin et saint Grégoire. La présence du lion illustre la légende selon laquelle saint Jérôme aurait soigné un lion blessé.



II. HISTOIRE ET ARCHITECTURE

La collégiale est principalement du XIIème siècle et a conservé un riche décor sculpté roman. Ses caractéristiques de style sont comparables à nombre d’édifices de Saintonge et de Guyenne, mais aussi de la région toulousaine. Plusieurs grandes campagnes de restauration l’ont remaniée dans la seconde moitié du XIXème siècle, sous l’impulsion d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), puis de Paul Abadie (1812-1884). En 1805, elle devient l’écrin du Christ sur la Croix de Rembrandt. Elle est classée Monument Historique dès la première liste de 1840.

1) UN PEU D’HISTOIRE

La collégiale Saint-Vincent a peut-être pris place sur les fondations d’un ancien temple païen, auquel aurait succédé, de manière plus certaine, une basilique datant du milieu du VIème siècle, sous l’épiscopat de Léonce II, évêque de Bordeaux de 542 à 564. Quelques vestiges de cette basilique paléochrétienne, tels que des colonnettes et chapiteaux de marbre, ont vraisemblablement été remployés lors de la construction de l’église romane.

  • Pourquoi l’église est-elle dédiée à saint Vincent d’Agen ?

La vie de saint Vincent d’Agen ou du Mas a pu être construite à partir de celle de Saint Vincent de Saragosse, diacre martyr, dont l’évêque Léonce II, participant à une expédition du roi mérovingien Childebert (vers 497–558) contre les Wisigoths, a rapporté une relique. Diacre sous Dioclétien (244-311), saint Vincent d’Agen aurait arrêté la trajectoire d’une roue de feu par sa bénédiction, lors d’une cérémonie solaire païenne se déroulant non loin du Mas d’Agenais. Selon une légende, martyrisé et enseveli sur place, son corps aurait été découvert intact cent cinquante ans plus tard et transporté au Mas d’Agenais. Il aurait ensuite, au IXème siècle, été transféré dans la chapelle troglodyte de l’Ermitage à Agen, puis à Conques (Aveyron). Une autre légende encore raconte qu’un sarcophage en marbre, découvert lors de la mise au jour d’un cimetière sur la place au sud de l’église, en 1785, aurait contenu la dépouille du saint. Ce sarcophage est conservé dans l’église, dans le bas-côté sud.

  • L’histoire de l’église

IXème siècle : la basilique, qui n’avait qu’une nef* avec des murs de 1m50 d’épaisseur, est dévastée et profanée lors des attaques normandes. La tradition rapporte la fondation ancienne d’un chapitre ou collège de chanoines, d’où le nom de collégiale. Le prieur est seigneur temporel du Mas et de sa juridiction.
1085 :
début de la construction, qui dure 40 ans. Le chapitre fournit trois évêques au Sud-Ouest, à Bazas en 1265, à Lectoure en 1400 et à Bayonne en 1630.
XIVème siècle :
la collégiale est allongée de deux travées vers l’ouest ; une chapelle gothique est créée qui ouvre sur le bas-côté sud.
1789-1790 :
à la Révolution, le chapitre est dispersé, les moines tués ou exilés. Un inventaire indique que le dernier prieur, Eléazar de Meslon, avait fait bâtir à neuf le corps de logis, dont les bâtiments furent vendus. Ces bâtiments, adossés à la façade nord de la collégiale, forment aujourd’hui Le Prieuré (propriété privée).
1808 :
rétablissement du culte, l’église devient paroissiale.
1840 :
église classée Monument historique.
1844 :
Viollet-le-Duc se rend plusieurs fois au Mas d’Agenais.
1846 :
quelques travaux de restauration sont menés par Viollet-le-Duc sur le chevet*.
1852 :
démolition de l’ancien autel à baldaquin monumental remplacé par un autel à gradins sculpté en pierre.
1854 :
des autels en pierre de Bordeaux sont installés dans les absidioles.
A partir de 1862 :
intervention de Paul Abadie. La façade sud est recomposée, ainsi que la façade occidentale dans un style inspiré de l’art roman, avec un portail, quatre fenêtres et une rosace représentant Saint-Vincent.
1873
 : la flèche du clocher, datant du XVIIème et qui menaçait de tomber, est démontée.
1878 :
la trace architecturale du portail sud est conservée et les échoppes adossées à la collégiale sont démolies.
1900 :
rapatriement de Conques au Mas d’Agenais d’une partie des reliques attribuées à Saint Vincent.
1970 :
installation de l’autel actuel, en pierre de Tabor.
2002-2022 :
restauration générale de l’édifice sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte en chef des monuments historiques Stéphane Thouin et le contrôle scientifique et technique du Ministère de la culture.


L'église et son clocher Lithographie d’Alexandre Ducourneau (1844)


Entrée sud avec le porche latéral de l’église Photo Gustave Le Gray (1851)

2) L’ARCHITECTURE DE L’EDIFICE

  • L’extérieur

La collégiale a connu de nombreuses transformations au cours des siècles. Au nord se trouvent des vestiges du XVIIIème des bâtiments claustraux du prieuré. Les parties les plus anciennes, contemporaines de la construction médiévale, semblent être le chevet et l’extrémité du bras sud du transept* avec son portail roman en pierre friable.


Elévation nord de la collégiale avec ses vestiges claustraux
© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. P. Rivière, 2022

Le portail sud ne présente pas de tympan, mais est coiffé de trois arcades en plein cintre reposant sur des colonnes à chapiteaux. La voussure* inférieure est sculptée d’une succession d’hommes et d’animaux, tandis que les deux autres sont ornées de rinceaux. Le portail est flanqué, à gauche, d’une chapelle gothique. La flèche de 14m en charpente, qui couronnait le clocher surmontant le transept, a été arasée en 1873.

Les murs du bas-côté sud
ont été doublés en briques. L’extrémité de la nef a été refaite dans un style roman par Abadie. La porte occidentale, dans l’axe de la nef, a été remplacée par un grand portail double.

Le chevet
présente un étagement de toitures. En dessous court un cordon de billettes* disposées en damier sur le revers de la corniche. Il est supporté par des modillons* figurés, pour la plupart remplacés au XIXème siècle, et des chapiteaux historiés placés sur des colonnettes tenant lieu de contreforts*. Observer aussi les marques de tâcherons qui permettaient le paiement des tailleurs de pierre à la pièce.


Portail sud
© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. P. Rivière, 2022


Revers de la corniche de l’abside
© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. P. Rivière, 2022

  • L’intérieur

Le plan de la collégiale Saint-Vincent a la forme d’une croix dite latine, car le transept est plus court que la nef, et forme comme les bras d’une croix. Le chœur* se termine en abside* et est encadré par deux absidioles.


Plan historique de la collégiale - Agence Stéphane Thouin Architecture (2022)

Le chœur
peut être daté de la fin du XIème siècle. Il est voûté en cul-de-four et comporte trois larges baies cantonnées de colonnettes reposant sur un cordon de billettes. Le chœur est orné de boiseries et stalles dans le style baroque, réalisées par le maître sculpteur Jean Tournié en réponse à une commande du prieur mauriste de Saint-Pierre-de-la-Réole en 1691. Elles furent transférées au Mas d’Agenais avant la Révolution ou au début du XIXème siècle. Les vitraux du XIXème narrent la légende de saint Vincent : l’arrêt de la roue de feu, la glorification du saint, et sa décapitation.




Les stalles
© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel. P. Rivière, 2022

Les absidioles
ont chacune deux baies. L’absidiole sud est consacrée à Saint Joseph. Les sculptures de l’autel en pierre de Bordeaux (1854) représentent les disciples d’Emmaüs. Jusqu’à la pose des stalles, il y avait une communication avec le chœur. L’absidiole nord est consacrée à la Vierge et les sculptures de l’autel (1854) traitent de la Nativité.

Le transept,
bien que repris lui aussi, fait penser au premier art roman du Sud-Ouest, Sainte-Croix de Bordeaux par exemple. La croisée d’ogives du transept, reprise au XVIIème siècle, est la seule exception à la voûte en berceau de plein cintre qui couvre l’ensemble de l’église.

La nef
imposante, sans étage, est voûtée en berceau. Le cordon qui court à la base du berceau du vaisseau central est à billettes. Le chemin de croix et le Christ (en plâtre) sont du XIXème, comme la rosace du portail ouest consacrée à Saint Vincent.

Une chapelle gothique
, du XIVème siècle, accoste la quatrième travée du bas-côté sud. Sa voûte à cinq quartiers comporte une clé ornée d’un agneau portant un nimbe crucifère. Le vitrail central (XIXème) représente l’apparition du Sacré-Cœur à sainte Marguerite-Marie Alacoque.

Glossaire architectural

  • abside: espace de plan cintré ; dans une église, il s’agit souvent de l’extrémité orientale
  • chevet : extrémité orientale de l’église comprenant l’abside, le chœur et les absidioles
  • chœur : le chœur liturgique est la partie de l’église réservée aux clercs ; d’un point de vue architectural, le chœur est situé entre le transept et l’extrémité du chevet
  • collégiale : église qui possède un chapitre de chanoines
  • contreforts : renforts de maçonnerie saillants
  • cordon de billettes : élément décoratif très fréquent de l’architecture romane, composé de petits cylindres sculptés en alternance de vides et de pleins
  • modillons : ornements situés sous une corniche et servant de support à celle-ci
  • nef : partie d’une église située entre le portail et le transept
  • tailloir : partie supérieure des chapiteaux
  • transept : corps transversal formant une croix avec le corps longitudinal d’une église
  • voussure : dans le cas présent, arc voûté surmontant le portail